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 ÉVALUATION DE L’INTERVENTION DU CAAVD EN TEMPS DE PANDÉMIE (PHASE 1)
SECTION 3 : L’analyse des principaux constats
le Centre, mais aussi de faciliter les échanges en temps de crise entre le CAAVD et les membres de sa communauté. Ce n’est pas un hasard encore si dès les premiers jours le Centre s’est lancé dans la distribution de boites alimentaires (notamment aux gens de Kijate), pour répondre aux besoins de se déplacer le moins possible en temps de confinement, mais aussi pour profiter ainsi de l’occasion d’établir de nouveaux contacts, de briser l’isolement.
Ce n’est pas un hasard enfin, si les services d’accompagnement à la justice ont continué à fonctionner pendant toute la période, avec une avocate qui y était dédiée, ce qui a ainsi permis de sécuriser pendant la pandémie les gens ou familles devant affronter des situations délicates et se rendre au tribunal. Plus que tout, ce n’est pas un hasard si bien de ces nouvelles activités n’ont pu voir le jour que parce que le Centre a aussi été capable de trouver de nouveaux financements, en s’appuyant plus particulièrement sur le réseau de ses partenaires et en cherchant à l’élargir.
Cette stratégie a permis aussi de pouvoir rapidement venir en appui à ceux et celles qui se trouvaient le plus affectés par la pandémie et dont d’ailleurs le gouvernement allochtone de la province a mis si longtemps à mesurer l’exacte condition : les personnes en situation d’errance et d’itinérance.
Car comme nous l’avons fait remarquer précédemment, les mesures de confinement ont eu tendance à déstabiliser et toucher plus durement les personnes déjà les plus, économiquement, socialement et culturellement, vulnérables. Et à Val-d’Or, il n’y a pas de doute que les personnes autochtones en situation d’itinérance en font partie. Or à ce niveau, on peut dire que dès les premiers jours de confinement, ce souci « pour les plus démunis des siens39 » qui caractérise le CAAVD a non seulement été particulièrement mis à contribution, mais encore s’est avéré décisif, et d’ailleurs pas seulement pour les itinérants autochtones. Car en raison du confinement et de la réduction des services allochtones qu’il a impliquée (par exemple à travers la fermeture des maisons de thérapies), le Centre s’est vu obligé d’adapter ses propres services, et parfois en se trouvant soudainement face à de véritables défis.
C’est ainsi que le déménagement de Chez Willie au Marché public de Val-d’Or (à la place Agnico Eagle) a pu s’effectuer dès le 19 mars, dans des locaux plus vastes, et donc plus à mêmes de prendre en compte les exigences sanitaires et de distanciation sociale de la santé publique (matelas en tissus, douches, micro-ondes, etc.).
Il reste que cela ne s’est pas fait sans heurts et sans soulever par la suite des difficultés imprévues vis-à-vis desquelles il a fallu faire preuve –comme se le rappelle une des participantes au groupe de discussion-- non seulement d’un « savoir faire », mais aussi d’un indispensable « savoir être »40. Car Chez Willie, se voulait d’abord et avant tout un milieu
39 Déjà en 2015, au moment de la crise provoquée par les révélations de femmes autochtones, on avait pu noter que ce souci était une des caractéristiques du Centre.
40 Voir pour plus d’amples explications, la note 39.
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