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Depuis ses premières tentatives de mettre des mots exacts sur le statut si particulier des Autochtones résidants ou étant de passage en milieu urbain, en passant par une appropriation originale de l’approche de la sécurisation culturelle expérimentée initialement chez les Maoris, jusqu’à l’énergique réorganisation culturelle d’aujourd’hui, c’est ce qui caractérise le Centre : cette volonté de ne jamais cesser d’aller de l’avant pour tout à la fois mieux répondre aux besoins concrets des siens et en comprendre plus adéquatement les particularités intrinsèques; en faisant le pari qu’on a toujours le pouvoir de perfectionner et d’améliorer ce qui a été entrepris, à condition justement de revenir toujours à la mission de fond qu’on s’est donnée : le souci de prendre soin dans le concret des siens et de l’inscrire dans un vaste projet historique d’émancipation autochtone. C’est ce qui l’a amené à établir des partenariats ad-hoc et à s’entourer de l’expertise nécessaire pour enrichir sa propre vision de son intervention et pour co-construire –notamment avec le Réseau DIALOG37 — un corps de concepts lui permettant d’aller plus loin.
En ce sens,on peut dire que le CAAVD,tout en renforçant chaque fois plus son engagement auprès des Autochtones résidant ou de passage en ville, a choisi d’être un centre d’amitié en devenir, un centre d’amitié--processus, un centre d’amitié en constant réaménagement et réaffirmation de lui-même, un centre donc qui, parce qu’il sait le cap qu’il veut suivre et en a compris toute la valeur, est prêt à se remettre en question en permanence pour y parvenir.
Or, en temps de pandémie, cette stratégie de la persévérance couplée à cette volonté de remise en cause permanente de ses interventions les plus concrètes, est apparue comme particulièrement décisive. Elle a en effet permis de porter immédiatement attention à ce qui se passait sur le terrain, de manière à y investir le plus de forces possibles ainsi qu’à répondre aux besoins les plus criants, socialement parlant, qu’on pouvait y observer.
Aussi n’est-ce pas un hasard si le Centre a pu prendre particulièrement soin de son personnel, et pas seulement en termes de rémunération, comme nous l’avons déjà évoqué, mais aussi en termes de « bienveillance » et de reconnaissance personnelle, comme en fait foi, la video qui a été tourné pour valoriser les interventions du Centre auprès d’un large public et qui s’est attaché à mettre en même temps en valeur la contribution personnelle de chacun38.
Ce n’est pas un hasard non plus si ont été mis en place et « agilisés » des canaux de communication, soit directement par téléphone, soit par texto ou même par Facebook, permettant bien sûr de maintenir actif le soutien psychosocial individualisé offert par
37 Réseau de recherche et connaissances relatives aux peuples autochtones (Dialog).Voir https://reseaudialog.ca
38 Voir à ce propos les surnoms attribués à chacun des membres du personnel et reliés à leurs tâches spécifiques : Chef pilote de brousse ;Aigles bienveillantes ; Colporteur-euses de douceur ; Compagnes et compagnons de dignité ;Pilotes de brousse ; Bouclier bienveillant ; Ravitailleuse d’énergie/Ravitailleur d’énergie ; Chasseur de virus ; Gardiennes du feu/Gardiens du feu, etc.
GRF RECHERCHE/ÉVALUATION CENTRE D’AMITIÉ AUTOCHTONE DE VAL-D’OR
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