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 Il est vrai que depuis quelques années, le CAAVD bénéficie dans la région d’une meilleure légitimité institutionnelle, renforcée notamment à l’occasion de la crise de 201527, et qui lui a permis --pour faire face à la pandémie-- de nouer avec une plus grande facilité des partenariats de collaboration avec de multiples organismes et institutions, aidé d’ailleurs en cela par le Regroupement des centres d’amitié autochtone du Québec qui a fait preuve, dixit la directrice du Centre, « d’un leadership exemplaire »28. Comme si pour l’ensemble des partenariats, ainsi que l’explique Édith Cloutier, « les relations se passaient beaucoup mieux et que ça allait de soi qu’on travaillait ensemble ». Et à n’en pas douter ce sont là des facteurs qui –résultats néanmoins d’un travail de longue haleine-- ont renforcé le déploiement de ses capacités de leadership et d’innovation.
3. 2. 1 À propos de quelques difficultés potentielles
Il n’en demeure pas moins qu’au-delà de ces indéniables qualités, et peut-être précisément à cause d’elles, il faut aussi pouvoir s’arrêter sur quelques points aveugles ou difficultés potentielles qui pourraient faire problème à un moment ou à un autre. Et dont la source se trouve d’abord dans le choc de la pandémie et dans les effets des mesures de confinement qu’elle a installées.
Car en basculant très rapidement vers un autre mode de fonctionnement, exigeant décisions rapides, efficacité dans l’intervention, mais aussi poussant à l’informatisation grandissante et par voie de conséquence à la centralisation technologique des informations et des moyens d’action et de communication, le Centre a dû --covid oblige-- restreindre non seulement les échanges « en présentiel » de ses différentes équipes d’intervention, mais aussi tout le volet plus clairement communautaire et social de son action. Et cela, d’autant plus qu’il lui était seulement possible, pendant une très grande partie de cette période, d’offrir des services psychosociaux de type individualisé.
Il a donc été amené à concentrer dans quelques mains tout le travail, et au départ essentiellement par le biais de la constitution d’une même plateforme technologique, avec certes toute l’efficacité (par Cloud tout le monde peut formellement avoir accès aux informations!) mais aussi toute la froide distance, la médiatisation impersonnelle que cela finit par impliquer aussi. Car si le télétravail a pu être intégré avec habileté à la gamme des outils utilisés par le CAAVD pour faire face à la pandémie, il n’en contient pas moins
27 Suite au dévoilement par le biais de l’Émission Enquête de Radio Canada, de témoignages de femmes autochtones en octobre 2015, affirmant avoir été victimes d’agressions et de mauvais traitements de la part de policiers de la Ville de Val-d’Or, il s’est déclenché dans le sillage du scandale de ces révélations, une véritable crise qui a eu des échos dans tout le Québec et a secoué en profondeur la ville de Val-d’Or. Le rôle joué par le Centre dans cette affaire a été central, puisqu’il a non seulement accompagné, protégé et soutenu très activement les femmes qui avaient fait ces dénonciations, mais aussi organisé la solidarité et participé activement à dénouer la crise et à lui trouver des issues concrètes sur le moyen et le long terme, notamment à travers le projet d’une commission d’enquête qui a finalement pris la forme de la Commission Viens.
28 Il y en a 13 au Québec (dont 2 n’appartiennent pas au Regroupement) et 117 au Canada.
GRF RECHERCHE/ÉVALUATION CENTRE D’AMITIÉ AUTOCHTONE DE VAL-D’OR
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