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 confinement conforme aux demandes gouvernementales en moins de 48 heures, mais aussi il s’est donné les moyens de prendre en compte les besoins de son personnel, notamment en le rassurant et pour ce faire, en préservant dans l’immédiat le salaire des employés22. Il s’est aussi lancé immédiatement sur la piste du télétravail, avec tout ce que cela impliquait de formation du personnel à parfaire23 et de technologie à déployer et à apprivoiser (migration des serveurs, microsoft team, cloud, etc.) ainsi que de moyens financiers à débloquer ou à trouver24.
Mais plus encore, s’il a su en même temps et rapidement organiser des services essentiels adéquats pour la communauté autochtone de Val d’Or (notamment à travers la réorganisation de Chez Willie), et s’il a su mettre en place de nouvelles politiques de communication pensées pour la pandémie ainsi qu’adapter ses manières de faire administratives à l’urgence pandémique (un CA hebdomadaire !), il a su surtout « faire d’une crise, l’étape d’un renouveau ». Et cela, comme en fait foi le dicton de Winston Churchill que la directrice du Centre se fait fort de rappeler : « il ne faut jamais gaspiller une bonne crise ». Car la direction a voulu profiter de la pandémie et des chamboulements qu’elle provoquait dans la vie du Centre, pour pousser plus loin et finaliser les processus de transformation organisationnelle déjà entrepris, et donc pour en quelque sorte intensifier la mise en œuvre et la réorganisation de la nouvelle vision des services que le CAAVD était en train de mettre en place25. Or celle-ci visait, comme nous l’avons indiqué plus haut, non seulement à perfectionner une culture organisationnelle qui lui soit plus proche, culturellement parlant, mais encore à mettre en place une nouvelle
22 Dans la perspective de prendre soin de son personnel et de l’engager à s’impliquer dans les nouvelles formes de travail, il a été offert pendant toute la période de la pandémie des conditions financières plutôt favorables, surtout si on fait des comparaisons avec le milieu allochtone, comme le notait une chargée de projet : « La première semaine, (...) on a eu notre paye (...) c’était comme une semaine de congé gratuite qu’on avait en plus (...) on travaillait 21 heures, mais on était payé 35 heures (...) mais ça a fait tellement descendre le stress ».
23 Il faut se donner les moyens de pouvoir, comme le rappelle une des spécialistes en informatique du CAAVD, « apprivoiser la bête des nouvelles technologies ».
24 Le CAAVD a reçu un financement complémentaire pour la période de la COVID-19 provenant principalement de l’ANCA (Association nationale des centres d’amitié), via le Regroupement des centres d’amitié autochtone de Québec (846 525$). À cela, il faudrait ajouter la collaboration de la Fondation de Newmount Corporation, une mine de Val-d’Or dont le soutien financier (54 000$) a permis d’installer le Wifi à Kijaté et d’offrir des portables aux familles. Il faudrait aussi ajouter une aide provenant de Emploi et Développement social du Canada (EDSC) de 277 596 $ dans le cadre du programme « Vers un chez soi ». De son côté Centraide a donné un financement de 72 792$, le Secrétariat à la condition féminine un financement de 50 000$. Enfin il faut ajouter l’aide du Centre de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSS-AT) à travers sa contribution en nature d’un agent de sécurité Chez Willie ainsi que des dons provenant d’Agnico Eagle (2 000$), de BC assur (1 000$) et de Wawanesa Assurance (300$). Les sommes d’argent ont servi notamment à organiser l’ensemble des mesures sanitaires exigées ainsi qu’à s’adapter à la nouvelle situation : organisation des lieux avec informations pertinentes; installation de robinet à l’entrée du CAAVD; lavage des main; panneaux de plexiglass pour créer des séparations/distanciations physiques; organisation ad-hoc chez Willie (attacher des chaises pour respecter les 2 mètres); création des pancartes culturelles d’information (le caribou de 2 mètres); main d’oeuvre ad-hoc (gardiens de sécurité chez Willie et à Kijate) pour aider à faire respecter les consignes, etc.
25 « X », chargée de projets au CAAVD et qui avait la responsabilité de cette mise en œuvre, rappelle : « Je me disais : si on retarde ça à quand tout le monde va revenir, ou quand le confinement va être fini, ou quand la covid va être terminée, on ne la fera jamais cette réorganisation là. Fait que ça été le moment idéal pour travailler tous les jours. « Y » et moi ensemble. Finalement, on a inclus « Z » dedans. Puis on a travaillé à la réorganisation, à la restructuration des services, puis on a réfléchi, fait des plans de travail (...). »
GRF RECHERCHE/ÉVALUATION CENTRE D’AMITIÉ AUTOCHTONE DE VAL-D’OR
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