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 ÉVALUATION DE L’INTERVENTION DU CAAVD EN TEMPS DE PANDÉMIE (PHASE 1)
SECTION 2 : Portrait de la situation pandémique et description du rôle du CAAVD
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Cette présence d’ailleurs, comme le rappelle l’anthropologue Carole Lévesque, n’est pas qu’une affaire de personnes; elle est aussi « une affaire de collectivités et d’institutions, de réseaux et de projets. En effet, si la ville demeure une destination ou un passage dans le parcours professionnel et le cheminement scolaire de nombreux Autochtones, voire un refuge ou un lieu d’exil pour plusieurs autres, elle est également en position de devenir un relais entre les communautés autochtones d’une part, et entre les Premières Nations d’autre part. Ce faisant, de nouveaux liens se tissent entre la ville et la communauté autochtone [...]. Des ponts se construisent de plus en plus fréquemment entre ces deux milieux de vie longtemps perçus et étudiés comme opposés, voire incompatibles »11.
Dans un tel contexte, on comprendra d’autant plus l’importance d’un centre d’amitié comme le CAAVD qui -à l’instar des centres d’amitié existant dans tout le Canada12- a mis en œuvre plusieurs solutions au fil des ans pour bâtir le mieux-être et améliorer l’état de santé et les conditions de vie des Autochtones en milieu urbain, notamment en matière de périnatalité sociale, de services à l’enfance et à la famille, de lutte à l’itinérance, de soutien à l’apprentissage, d’enrichissement des compétences augmentant l’employabilité, de mobilisation citoyenne et d’habitation communautaire13.
2.2.2 Nouvelle vision de développement du CAAVD et transformations organisationnelles en cours
Il faut toutefois le rappeler : depuis quelques années, le Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or s’est systématiquement employé à mieux définir sa vision du développement, notamment en concevant et en précisant chaque fois plus la portée d’un projet urbain de société autochtone bâti à partir de la mission du CAAVD14 et reposant sur cinq grands
11Voir Carole Lévesque, La présence des Autochtones dans les villes du Québec : mouvements pluriels, enjeux diversifiés, 2003, p. 25), in Les Autochtones en milieu urbain, sous la direction de David Newhouse et Evelyn Peters, https://www.securitepublique.gc.ca/lbrr/ archives/cn000030608060-fra.pdf Dans un autre texte, Carole Lévesque ajoutera : « [La ville] est devenue un vecteur structurant de la modernité autochtone. Que ce soit afin de poursuivre des études, pour occuper un emploi, faire entendre leur voix, défendre leurs droits, affirmer leur identité culturelle, créer une entreprise, prendre part aux débats publics, vivre en famille, exprimer leur art, recevoir des soins de santé ou trouver un refuge, la ville est un espace de vie et de réalisations personnelles, professionnelles et institutionnelles incontournable pour les membres et les instances des Premières Nations et du Peuple Inuit ». https://www.cerp.gouv.qc.ca/fileadmin/Fichiers_clients/Documents_deposes_a_la_Commission/P-036.pdf.
12 « Depuis plus de 60 ans, les centres d’amitié autochtone à travers le Canada partagent une mission commune qui vise à faire connaître et à protéger les droits et les intérêts de la population autochtone urbaine, à améliorer ses conditions d’existence, à favoriser le développement des capacités des personnes et des familles, à privilégier l’action citoyenne et l’engagement civique au sein des municipalités et des régions où ils sont établis, à créer et maintenir des passerelles et des partenariats avec les communautés autochtones territoriales, à soutenir les initiatives égalitaires de coexistence entre Autochtones et non-Autochtones, et à construire l’appartenance à un projet collectif de solidarité communautaire et sociale ». (Lévesque, 2016)
13 Voir sa mission : Le Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or (CAAVD) est un carrefour de services urbains, un milieu de vie et un ancrage culturel pour les Premiers Peuples.Voué au mieux-être, à la justice et à l’inclusion sociale, il favorise la cohabitation harmonieuse dans son milieu.Chef de file d’une société civile autochtone engagée,le CAAVD contribue activement au développement social, communautaire, économique et culturel de sa collectivité par des stratégies innovatrices et proactives.Au Centre d’amitié, la programmation et la prestation des services reposent sur des valeurs humaines d’engagement, de respect, d’intégrité et de solidarité.
14 Voir notamment le document : Bilan des actions et initiatives découlant de l’attribution au Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or du Fonds des mesures d’urgence (juin 2017, p. 5) : « Le projet social du Centre d’amitié est principalement d’améliorer la qualité de vie de la population autochtone de Val-d’Or. Il repose sur la mobilisation citoyenne de même que sur une offre de services de proximité culturellement pertinents, notamment en matière de santé et services sociaux, d’acquisition de compétences, d’éducation puis d’économie sociale et solidaire ».
























































































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